Une galerie à hauteur d’homme

Décembre 2000
El Watan
« Une galerie à hauteur d’homme »

Une galerie d’art personnelle a ouvert ses portes, jeudi dernier à Bir Mourad Rais, en présence de diplomates et d’artistes. Cet espace de création est unique dans son genre dans la mesure où seules les toiles de l’artiste en question seront accrochées.

Située à Bir Mourad Rais, cette galerie personnelle d’art est aménagée dans un style contemporain. L’espace de la salle d’exposition va en longueur. Les plafonds sont de couleur blanche, l’encadrement des fenêtres et des portes est jaune et le mobilier est noir. Le tout baignant dans un variateur d’intensité lumineuse. Aux cimaises sont accrochées une vingtaine de tableaux, signés de l’artiste Farid Benyaa.

Ce dernier est diplômé depuis 1973 de l’Ecole nationale d’urbanisme et d’architecture d’El Harrach. La passion des arts plastiques, il l’a acquise tout jeune. Si par le passé l’artiste s’est contenté de peindre la beauté de la femme, La Casbah et le Hoggar, dans cette nouvelle exposition de peinture, il nous invite à découvrir avec un grand ravissement un thème inédit, celui de l’abstraction lyrique. Comme il le dit si bien, les gens connaissent mes travaux à travers les femmes, exécutés à l’encre de chine, mais pas à travers la peinture abstraite. La peinture lui permet d’avoir du recul et d’aiguiser quelque part sa sensibilité plastique. Le regard du visiteur est happé par les tracés esquissés et la forme des tableaux.

En effet, dans cette exposition de peinture, Benyaa a choisi de privilégier les formes dans ses toiles. Mis à part les dimensions habituelles des tableaux, on retrouve les formes verticales qui épousent parfaitement les longueurs de certains murs de la galerie. Dans ce déferlement de tracés, le peintre nous fait découvrir un monde fait de femmes, de chameaux, de Touareg et de formes géométriques. En témoignent les titres suivants, La traversée du désert, La gardienne du temple, L’invisible, Empreinte et Particule. A travers la femme, l’artiste essaye de montrer qu’elle est le barycentre de la société.

Les connaisseurs de la peinture de Benyaa remarquerons qu’il s’est initié à une nouvelle peinture qui ne remonte qu’à seulement quatre mois. Une peinture à l’acrylique qui correspond à son tempérament . Celle-ci a l’avantage d’être une peinture contemporaine ayant la caractéristique de sécher très vite et de donner des effets fabuleux. Il travaille aussi bien sur le papier, le bois que sur la toile. Farid Benyaa reconnaît que la technique à l’encre de Chine est une technique minutieuse.

«J’avais un besoin profond de m’engager dans une peinture qui puisse libérer ma main. Quant à la peinture abstraite, elle me pousse à plus de spontanéité et à des gestes plus larges.» Interrogé sur cette redondance du jaune, il explique que c’est sa couleur de prédilection dans laquelle il trouve beaucoup d’énergie. Cette forme d’éclatement et de gaieté permet de le libérer. En outre, la précision du détail revêt un cachet particulier. A ce propos, il avoue que la première chose qu’il a appris à l’EPAU, c’est que la diable est dans le détail. C’est en faisant un tour d’horizon, qu’on se rend compte seulement qu’il a un côté perfectionniste. Selon notre interlocuteur, l’interprétation d’une œuvre incombe à l’acquéreur. Il faut savoir que toutes les expositions de peinture qui seront organisées à l’avenir comporteront des toiles originales et des reproductions. Les prix seront évidemment étudiés.

Farid Benyaa nous révèle qu’il est en train de préparer de nouvelles collections qui comporteront trois thèmes: la musique, la fantasia et les paysages. Souhaitons à notre artiste peintre beaucoup de courage dans l’accomplissement de son projet… et une source d’énergie incommensurable pour ses créations.

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