Sud algérien

Rituel des trois thés

© Farid BENYAA

Le thé à la menthe est préparé minutieusement. Pendant qu’il continue à infuser, il est servi en trois fois :
le premier thé sera léger, “ doux comme la vie „,
le second, déjà plus concentré sera „ fort comme l’amour
et le troisième presque de couleur café sera “ amer comme la mort „.


Grain de sable

© Farid BENYAA

L’homme et la nature entretiennent des rapports de plus en plus conflictuels. La nature rappelle à l’homme ses limites. Lorsqu’il est puissant physiquement et matériellement, il tend vers la mégalomanie. Il perd toute notion d’humilité et se croit indestructible voire éternel.
Mais face á l’immensité du désert , il redevient ce qu’il est, à savoir un grain de sable dans l’univers,


Bivouac dans l’Atakor

© Farid BENYAA

“ Atakor “ a deux significations:
– Milieu des montagnes
– Nœud d’où partent tous les oueds.

L’Atakor, centre du Hoggar, est l’une des régions les plus pittoresques du grand sud algérien. Les montagnes s’y parent de teintes somptueuses, changeantes au cours de la journée.


Gherba

© Farid BENYAA

Un dellou (récipient) à la main, le Targui remplit sa guerba (gourde traditionnelle) à l’aide d’un entonnoir de bois. Les Touareg savent repérer les points d’eau. On les trouve en général prés des seuils rocheux et en amont, à une profondeur de vingt à cinquante centimètres du sol. L’endroit où suinte l’eau se nomme “ Abankor „. Ce sera un jalon essentiel des pistes caravanières.


Traversée du désert

© Farid BENYAA

Au milieu du désert, le Targui scrute le lointain à travers la fente de son chèche de six métres de long, drapé autour de la tête. Il espère apercevoir l’oasis, hâvre de paix. Il prendra enfin son thé à la menthe, la „Rahma“ au coeur.


Erosion

© Farid BENYAA

Le chèche du Targui est intégré aux montagnes du Hoggar, montrant ainsi que les Touareg ont appris à se fondre dans leur milieu naturel.
Face à ce paysage lunaire, le Targui a apprit à dominer son environnement par une sorte de passivité, de fatalisme ou plutôt de sagesse. Une infinie patience se lit dans ses yeux.
C’est pour lui la seule façon de s’opposer au soleil de plomb, à l’agression du vent, à la monotonie du sable: attendre que cela passe.
Le Targui peut s’asseoir des heures entières à méditer, il prendra tout le temps qu’il faudra.


Combat

© Farid BENYAA

Dans les combats, les guerriers cherchaient toujours à être braves de peur que leur femme ou leur fiancée ne les privent des sons de l’imzad… « Il n’y aura pas de musique » disaient-ils au retour d’un combat malheureux et la seule perspective d’entendre jouer l’imzad suffisait à leur insuffler du courage et à les inciter à vaincre l’ennemi


La takouba

© Farid BENYAA

Aucun Targui n’entreprend un déplacement important sans être muni de sa „Takouba„. Cette épée lui donne une allure de fier guerrier. le Targui n’utilise jamais d’arme à feu. La monnaie d’échange dans le sud étant essentiellement le dromadaire, une „Takouba“ peut atteindre le prix de deux jeunes dromadaires.
Doté d’un exceptionnel sens de l’orientation, le Targui fait sans crainte de longs parcours. C’est un mentor indispensable à l’étranger qui risque aussi facilement de s’égarer que de ne pas comprendre l’immense territoire qu’il découvre.


Double tranchant

© Farid BENYAA

L’influence des métaux est une très ancienne croyance.
Pour les Touareg, l’or et le fer ont une influence maléfique et le cuivre une influence bénéfique. Le forgeron est peu aimé, craint voire redouté. „Mal nécessaire„, il est investi du pouvoir magique de rendre le fer malléable. Détenir le secret du feu et transformer les métaux en font un artisan doté de dons surnaturels.
Penché sur des pièces de fer, de laiton ou de cuivre, il découpe, taille, forge, brase et décore à longueur de journée ce qui deviendra outil, serrure, bijou ou couteau.

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