La féconde
© Farid BENYAA
L’association d’idées entre la femme et la terre est très répandue.
De nombreux qualificatifs appliqués à la terre expriment une similitude: féconde, nourricière, maternelle, généreuse, fertile …
L’Algérie est terre riche.
«La terre est symbole féminin par excellence. On parle d’entrailles de la terre, sans même songer que c’est la comparer à la femme» Pierre DACO – «Prodigieuses victoires de la psychologie moderne»
Thoukhout
© Farid BENYAA
En lettre Tifinagh:
Thoukhout = Peuple = Démocratie
«Ce peuple auquel j’appartiens, peuple d’Algérie mais aussi peuple du monde, je lui donne ce qu’il y a de douloureux en moi, ce qu’il y a de plus beau en moi, c’est-à-dire, à la fois l’amour, la rage, la passion, la liberté» KATEB Yacine – «L’homme libre»
Imzad
© Farid BENYAA
«Préfère à toute voix, préfère avec moi la voix de l’imzad, Le violon qui sait chanter, et ne sois pas étonné qu’il n’ait qu’une corde, As-tu plus d’un cœur pour aimer ? Mon imzad à moi est tout l’espace qui vous appelle.» DASSINE, musicienne et poétesse de l’Ahaggar
La révoltée
© Farid BENYAA
«Non, je ne mets pas en colère parce que l’on m’exploite. Non, je me mets en colère parce qu’on me vole mon sentiment de liberté.»
M’hamed BENGUETTAF – Pièce de théâtre «Fatma»
Karakou
© Farid BENYAA
Le karakou est une tenue traditionnelle algéroise. Elle est réalisée en velours brodé de fil d’or. Cette jeune algéroise est accoudée à la balustrade qui surplombe le west-dar (patio). Sa silhouette est fine et son sourire radieux. La fête va durer toute la nuit au rythme des youyou d’allégresse. Elle sait qu’elle est belle. Elle brille de mille feux. Sa parure est complète, faite de perles en cascade.
Rituel M’zab
© Farid BENYAA
La pentapole du M’zab n’en finit pas d’envoûter l’étranger. Le style architectural est unique et a inspiré des constructions modernes dans l’Algérie septentrionale. La communauté mozabite est restée soudée dans un environnement naturel hostile. Une tradition de mariages groupés réunit les plus riches et les plus modestes. On célèbre en même temps au moins cinq à six mariages. La mariée ne porte pas de bijoux lors de ses noces, dont le caractère est d’abord religieux. Les bijoux et le costume représentés ici sont portés par les petites filles qui assistent au mariage.
Khôl
© Farid BENYAA
Bien que située sur les Hauts-plateaux, Bou-Saada a beaucoup de traits communs avec les oasis sahariennes. Paysages, luminosité, architecture et accueil des habitants sont autant d’éléments captivants de ce site. Que d’artistes sont tombés sous le charme, à commencer par Etienne Dinet. Cette jeune fille de Bou Saâda se livre aux mains expertes de celle qui la prépare à la cérémonie du mariage. La fraîcheur de son visage s’oppose aux mains rêches, rugueuses et habiles de l’adulte qui la maquille au « Khôl ».
El ghorba
© Farid BENYAA
«L’Algérie, mon beau pays. Je t’aimerai jusqu’à la mort. Loin de toi, moi je vieillis. Rien n’empêche que je t’adore, avec tes sites ensoleillés, tes montagnes et tes décors. Jamais je ne t’oublierai, quel que soit mon triste sort.» Slimane AZEM – «L’Algérie, mon beau pays»
Gardienne du temple
© Farid BENYAA
Nos mères, nos grand-mères et avant elles toutes nos aïeules ont été pétries, façonnées et moulées par la tradition. Victimes durant plusieurs générations, ces femmes n’ont-elles pas contribué à perpétuer leur propre sort? La femme est prisonnière, mais aussi gardienne du temple.
Musique sur fond bleu
© Farid BENYAA
Un peu d’imagination et des associations d’idées surgissent: La Casbah et la mer. La mer et le coquillage. Le coquillage et la musique. La musique et El Hadj Mohamed El-Anka. El Hadj Mohamed El-Anka et le Chaabi. Le Chaabi et la Casbah. En laissant un peu plus errer ses pensées, pourquoi pas: La Casbah et la femme. La femme et la musique. La musique et Fadhila Dziria.
Allusion
© Farid BENYAA
Dans certaines régions du Hoggar, à chaque printemps est célébrée l’Ahlal. Fête de l’Amour courtois, où la passion et le désir s’expriment selon un code social exigeant. Sous la tente, les jeunes filles jouent de l’imzad, pendant que les jeunes hommes s’engagent dans des improvisations poétiques. Le jeune homme amoureux s’adressera à une jeune fille en particulier sans jamais révéler son nom. Les allusions ne seront comprises que par celle à qui elles sont adressées. Si la jeune fille concernée accepte de répondre aux avances du jeune prétendant, alors elle se lèvera et l’invitera à s’asseoir auprès d’elle. L’homme aura proposé, elle aura décidé, reflet de la vie matriarcale.
Tin-Hinan
© Farid BENYAA
Tin-Hinan reine du Hoggar Tin-Hinan veut dire „Maîtresse des tentes„.
Les Touareg se transmettent oralement l’histoire de Tin-Hinan, qui serait la „mère“, l’ancêtre des nobles de Kel-Rela. Ces derniers ne se connaissent pas d’ancêtres masculins. En 1925 ont été découverts les restes supposés de Tin-Hinan, actuellement conservés au musée du Bardo (Alger).
Khamaïssa
© Farid BENYAA
Le triangle occupe une place prépondérante dans les représentations magiques des Touareg: il protège contre l’esprit du mal. «Le losange est symbole de la femme dont il représente le sexe et par conséquent la fécondité» M.A. HADDADOU
Nakhla
© Farid BENYAA
«Elle s’appelait Nakhla, son sourire était doux comme l’aurore et dans Bou-Saâda on enviait celui qui possèderait cette rose parfumée. Dans les vers qu’ils chantaient en son honneur, les poètes disaient: Ô Nakhla, ta beauté resplendit comme le soleil ! Retire-toi, car deux soleils dessècheraient le monde.» Etienne DINET – « Le printemps des cœurs »
Cérémonie à Bou-Saâda
© Farid BENYAA
« Bou-Saâda mérite son nom plein de promesses; si le paradis est dans le ciel, certes il est au-dessus de ce pays, s’il est sur terre, il est au dessous de lui. Ses femmes sont charmeuses par leurs paroles et leur beauté, elles savent se parer, chanter et danser à ravir la raison…» Etienne DINET – «Le désert»
Enfance cadenassée
© Farid BENYAA
Dès son enfance, la femme est soumise à cette pression permanente jaillie de la nuit des temps, autant sociologiques, psychologiques que culturelles. Ces regards expriment son amertume, sa colère et sa détermination. Aujourd’hui, elle se bat pour revendiquer sa diversité, sa différence et sa valeur.
L’ourane
© Farid BENYAA
L’ourane est un grand lézard du désert. La légende dit que c’est l’oncle maternel des Touareg. La queue de l’ourane est une arme redoutable. Lorsqu’elle fouette un homme, la trace reste à jamais gravée dans sa chair. Pour la Targuia, cette marque peut-être une cause de stérilité.
Azar
© Farid BENYAA
En lettres Tifinagh, on lit:
« Azar », qui veut dire Racine.
« Amazigh », qui signifie Homme Libre.
« Amazigh! Amazigh! Terre de liberté, Terre des femmes libres, Qui n’ont jamais voilé leur face. » KATEB Yacine
Le chèche
© Farid BENYAA
«Que mon conte soit beau et se déroule comme un long fil !»
Taous Amrouche – «Le grain magique : Contes, poèmes, et proverbes berbères de Kabylie»
Tatouage
© Farid BENYAA
«Depuis l’âge de six ans, je tyrannisais ma mère, l’obligeant à être accompagnée partout où qu’elle aille, même chez une parente. Je vérifiais son voile, je l’obligeais à regarder devant elle, alors que c’est elle qui continuait à m’habiller …» KATEB Yacine
Equilibre instable
© Farid BENYAA
« Sans la mer, sans les femmes, nous serions restés définitivement orphelins… Il faudra le proclamer un jour publiquement. » Mohammed DIB – «Qui se souvient de la mer»
Chaîne
© Farid BENYAA
Depuis l’indépendance, la femme algérienne n’a cessé de revendiquer son droit à être libre, à accéder à la citoyenneté à part entière. Bien qu’elle ait participé à toutes les formes de lutte, particulièrement à la guerre de libération nationale, en droit elle n’est pas encore reconnue comme l’égale de l’homme. Aujourd’hui les algériennes agissent pour avoir un statut égalitaire.
L’impure
© Farid BENYAA
« Pure je voulais être mais le reflet de mes souvenirs m’en empêchaient… Pure je voulais être mais mon histoire me poursuivait… Pure je voulais être mais vos regards me pourchassaient… Pure je voulais être et j’ai tant essayé, tant de nouveaux départs, tant de nouvelles journées, tant de résolutions, une envie de renaître et de tout effacer et de tout réécrire…» Extrait de «toute la poésie»
Déchirure
© Farid BENYAA
Cette femme est face à son destin. Elle ne connaît pas son mari. Elle l’a à peine entrevu. C’est un mariage « arrangé » par la famille. L’angoisse la prend soudain : va-t-elle réaliser le rêve qu’elle a cristallisé depuis son adolescence ? Ou va-t-elle basculer dans le cauchemar d’un mariage raté ?
Pensée
© Farid BENYAA
Dès qu’il l’a vue, il a arrangé son chèche. Il s’est arrêté oubliant son chemin jusqu’à ce que ses amis s’étonnent. Ils ont compris bien sûr. Ils lui ont dit qu’il fallait être patient. Avant de voir son visage, il a vu ses bagues, ses tizibatines, son collier d’amulettes. Il en a été malade d’amour.