Silhouette
Accrochée sur sa colline, blanche sur fond bleu, la Casbah domine la baie d’Alger. Majestueuse, elle est là, attendant le prochain voyageur qui arrivera par mer. Elle sait que, comme tous les autres avant lui, à sa seule vue il sera sous l
La foule
Dominée par le minaret de la mosquée Sidi-Abdellah, le souk de la Casbah est en pleine activité. L’habitant de la Casbah d’Alger, enivré par tant de senteurs, envoûté par le brouhaha de tant de voix, succombe souvent à la tentation de goûter d’abord et d’acquérir ensuite cette belle marchandise riche en couleurs et étalée à portée de main.
Equilibre
Mystérieuse, sinueuse, infinie, la Casbah d’Alger restera toujours insaisissable.
Faites d’ombre et de lumière, elle ne se livre jamais qu’à moitié. Mirage du temps, une femme en haik, un couffin en équilibre sur la tête, descend majestueusement les escaliers. Scène presque feutrée, troublée tout à coup par les cris d’enfants dévalant la ruelle à toute allure.
Encorbellement
A l’origine le mot „casbah“ désignait la citadelle qui surplombait la ville „la médina“, peu à peu le terme engloba la cité elle-même. Les remparts qui protégeaient la Casbah, ainsi que le haut et le bas de la cité ont aujourd’hui disparus. „Construisant leur casbah, les anciens avaient atteint au chef-d’œuvre d’architecture et d’urbanisme“ disait le Corbusier.
Tradition
Site exceptionnel, l’ancienne médina dévoile au regard un ensemble architectural fabuleux de richesses, de couleurs et de dépaysements successifs. Là, un homme évacue des ordures ménagères à dos d’âne. Les escaliers accommodés à ses pas, guidé par l’écho d’une voix millénaire, l’animal, lui, repart tranquille sans jamais se tromper de chemin.
Complicité
A l’abri d’oreilles indiscrètes, deux vieilles femmes aux hayek chatoyants chuchotent sous l’auvent d’une porte massive à peintures écaillées.
Hier, dans le voisinage, un mariage a été célébré. Au rythme des youyous d’allégresse, la fête a duré tout un jour et toute une nuit.
Aujourd’hui, les commentaires et commérages font le tour de la médina teintés d’admiration ou de jalousies.
Désaltération
La Casbah d’Alger est unique, elle le sait, elle n’a pas sa pareille. Aucune autre n’a cette précision d’architecture et cette tradition séculaire.
Sereine, elle laisse ce vieil homme emprunter ses ruelles à la rencontre de sa destinée. L’homme au burnous, lui elle le connaît depuis la nuit des temps.
Il fait du porte à porte avec une patience infinie pour proposer un thé à la menthe au goût exquis. Il sera toujours accueilli amicalement, car il représente la valeur emblématique d’une tradition ancestrale jalousement perpétuée.
Querelle
« Nous passions des journées à sillonner les ruelles étroites et les nombreux escaliers dont dispose la Casbah d’Alger. J’ai donné une année de ma vie, c’est même bien plus que ça, j’ai partagé ma vie avec ces enfants. C’était une aventure extraordinaire qui a donné un résultat très optimiste »
Abdelhamid Rahiche – Photographe
Hospitalité
La cérémonie du thé parfumé à la menthe est un véritable rituel.
Le thé sera préparé sous nos yeux afin d’en assurer un bon mélange, le préposé au thé remplira un verre qui sera reversé dans la théière, il en laissera un fond qu’il fera goûter à l’un des convives pour rectifier la teneur en sucre.
Les verres sont alors remplis à moitié, posés sur un plateau. On fera le tour
F’til
Je revois ma mère assise sur une peau de mouton. La G’saa en bois entre ses jambes écartées. Ma mère chantait toujours quand elle préparait le couscous. La marmite en terre chantait aussi dans l’âtre. Quand la couscoussière dégageait les dernières vapeurs, elle la renversait sur le plat en bois. Ca sentait bon !…la petite pièce prenait un air de fête et nous nous sentions en sécurité, ma mère était là, présence éternelle. Qui nous rendra ces souvenirs d’enfance ?
Leila BOUKLI « le plat du partage »
Patio
Les maisons de la Casbah comportent avec plus ou moins de faste:
– Bab Eddar (Porte de la maison)
– Squifa (Sas)
– Wast Eddar (Patio)
– Droudj s’hine (Escalier)
– Fouquani (Etage)
– Stah (Terrasse)
Méditation
C’est l’entrée du cimetière de Sidi Abderrahmane.
Le mausolée de ce saint personnage érudit et mystique est devenu un lieu de pèlerinage, centre d’une nécropole bénie qui offre au promeneur un asile inattendu de recueillement et de paix.
Une fontaine située dans la cour au milieu d’une verdure est ici un symbole d’hospitalité.