Un plasticien de la modernité

Avril 2004
El Watan
« Un plasticien de la modernité »

Farid Benyaa inaugure, aujourd’hui, l’extension de sa galerie par le vernissage d’une exposition picturale intitulée « Emotion »

Quatre ans après l’ouverture de la galerie Farid Benyaa, le propriétaire a décidé de procéder à son extension pour augmenter la surface d’accrochage et de permettre au public d’avoir plus d’espace pour admirer les tableaux. Car comme il tient à le préciser, ses tableaux et sculptures se donnent à voir en quatre dimensions.

«On reste toujours de l’extérieur pour admirer une œuvre. Une galerie je l’imagine comme une architecture de l’intérieur dans laquelle l’homme pénètre pour découvrir les différentes facettes de cet espace. Il est important pour moi de créer une atmosphère et une ambiance faisant appel à tous les sens du spectateur», témoigne-t-il.

Située dans un quartier résidentiel de Bir Mourad Rais, aux Castor II plus exactement, la galerie d’art Farid Benyaa n’a rien à envier aux grandes galeries du monde. Le propriétaire qui est architecte de formation a mis le paquet pour faire de son espace un lieu de rencontres et d’échanges. Pour les habitués de cet endroit, dès le seuil, le regard est obnubilé par la densité des lumières et l’immensité des lieux.

D’emblée deux salles se distinguent, les murs, les plafonds et le plancher sont de couleur blanche, les meubles sont noirs et blanc.
La première salle va en longueur. Pour accéder à la deuxième salle, laquelle a fait l’objet d’une l’extension, il faut gravir deux larges marches en marbre, un barycentre ponctue cette différence de niveau. Le décor est des plus modernes avec un design futuriste.

Aux cimaises est accrochée la nouvelle collection de Farid Benyaa intitulée «Emotion». Cette exposition qui a demandé une année et demie de travail, comporte une vingtaine d’œuvres contemporaines. Si dans ses précédentes expositions, Benyaa se plaisait à utiliser le graphisme et la couleur, aujourd’hui sa collection se caractérise par la prédominance de la forme où la touche de l’architecte se devine aisément. A travers ses créations, Benyaa veut à la fois surprendre et étonner son public. Un pari difficile mais à priori réussi. En effet, ses œuvres s’inscrivent dans l’innovation et le perfectionnement. L’ensemble de ces tableaux est une suite de plusieurs éléments, agrémenté par une mise en scène très recherchée.
En témoigne l’œuvre Vibration qui occupe tout un pan de mur. Cette dernière est composée de 12 éléments. On retrouve des compositions de portraits de femmes avec au centre un trait furtif métallique qui n’est qu’une vibration centrale créant un mouvement de plasticité. Au sol est posé un pot de brindilles noires. En fait, le travail qui caractérise le plasticien est un mixage d’architecture, de design, de peinture, de décoration et de poésie, tous les ingrédients nécessaires pour faire de la création contemporaine.

«Chez moi, il y a ce besoin de purifier mon travail et d’aller vers l’essentiel. Mon travail c’est le croisement entre métier d’architecte et celui de plasticien», dit-il.
Très peu de couleurs agrémentent les œuvres de Benyaa, car selon lui, la couleur doit se percevoir dans sa généralité. Il est important de signaler que l’originalité de cet espace et de n’abriter que les œuvres de Farid Benyaa. A la question de savoir si ce n’est pas prétentieux de sa part de ne mettre la galerie qu’à sa disposition, Farid Benyaa affirme que son choix n’a pas besoin de justificatif, cependant il indique qu’il n’est pas galeriste et qu’il n’a pas le temps de sélectionner des artistes peintres pour une éventuelle exposition. Son temps, il le consacre uniquement à la création.

Les esthètes du beau et du perfectionniste pourrons durant trois mois admirer les remarquables œuvres de Farid Benyaa, des œuvres parlantes qui méritent le détour.

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