19 Janvier 2015
Reporters
« Sous les cimaises: Une poésie d’images et de sons prise sur le vif… »
Écrit par Abderrahmane Djelfaoui
Samedi 17 janvier, 16h. La galerie d’art Benyaa est déjà comble. Hommes et femmes n’arrêtent pourtant pas d’arriver. D’ouvrir la porte… Dehors, il pleut une pluie fine et froide… Dedans, l’atmosphère est à la discussion, aux retrouvailles ; une atmosphère chaleureuse, colorée, enjouée, chargée d’une belle attente. On se croirait presque à l’entracte d’une pièce théâtrale dans le salon d’un mini-TNA… Puis,
Farid Benyaâ monte quelques marches, prend le micro. La salle fait silence, écoute. Même deux petites fillettes qui sont là font les grands yeux… Farid Benyaa annonce le récital de la poétesse Yamilé Guebalou, qui sera accompagnée une heure durant par les frères Bouchakour, à la flûte et à la guitare…
Ecoute, recueillement, contentement et plaisir qui s’exprimeront souvent par des applaudissements nourris…
Farid Benyaa, directeur de la galerie
« L’alchimie a encore une fois opéré. Nous avons réussi à créer des croisements entre des poètes, des musiciens, un chanteur tel que Nouredine Saoudi et la participation du public qui a fait chorus autant par sa qualité d’écoute que, à la fin, par sa participation vocale… Bien sûr, l’espace de la galerie elle-même, les lumières en particulier ont créé les ondes et les effluves porteurs avec les œuvres (peintures et sculptures) présentes dans la salle. J’appelle ça : la magie de l’instant présent d’où s’est dégagée une belle émotion perçue par tous. »
Yamilé Guebalou, poétesse et chercheuse universitaire
« Je suis émue… Et c’est vrai, l’espace de cette galerie d’Alger est extraordinaire… M’a frappée également l’ambiance conviviale de gens qui se connaissent, échangent, discutent, partagent leurs opinions et leurs goûts de façon naturelle, décontractée… Il y avait l’anthropologue et chanteur de nouba, Nouredine Saoudi, le proviseur du lycée international d’Alger, Madame l’ambassadrice des USA, le bijoutier Ramdani de Riad El Feth, Fodil Boumala, chercheur et animateur de télé ; il y avait mon éditeur et tant d’amis… D’un autre côté, la flûte qui a accompagné nos déclamations a été magique. Je n’aurais jamais cru qu’une flûte – ça a un son assez aigu – puisse créer une atmosphère aussi intime… Alors, à la fin, inattendue, une nostalgie et un beau lien au patrimoine de la chanson andalouse a été superbement réalisé par Nouredine Saoudi. Je l’en remercie. C’était la belle broderie finale. Saoudi le chercheur a chanté Mata Nastarihou puis Hîn Tesfar El Achiya qui a levé la salle entière d’une seule voix pour l’accompagner… Que dire, sinon que pour moi, surtout lorsqu’il s’agit de littérature, on ne connaît et nous ne pouvons connaître les choses que de l’intérieur.»
Malika Boukhelou, enseignante universitaire à Tizi-Ouzou
« Je suis venue de Tizi-Ouzou, parce que j’aime la poésie et particulièrement la poésie guebaoulienne que je trouve très mystique… J’ai lu ce recueil qu’elle vient de publier, et en arrivant au dernier poème, – Ode à mes capitales -, sincèrement j’ai pleuré… L’émotion allait culminant dans ce livre jusqu’à ce qu’elle éclate avec ce beau morceau final… C’est pour ça que j’ai demandé la faveur de le lire une fois encore à l’assistance…
Smaïl M’hand, directeur des éditions Hibr
« Pourquoi j’édite de la poésie ? Parce que je suis fou, tout simplement. J’aime la poésie. J’en suis au quatorzième recueil de poésie édité depuis 2006… De Yamilé Guebalou, j’ai déjà publié trois de ses recueils de poésie, un recueil de nouvelles et d’autres ouvrages de ses recherches en tant qu’universitaire…
Pour ce qui est de la poésie, j’édite en moyenne un à deux recueils par an, en arabe et en français, et j’ai en ce moment en lecture des poèmes en tamazight que j’espère éditer en 2015… Pour dire le fond de ma pensée : même si ça ne marchait pas, je continuerais à éditer de la poésie. Je suis optimiste : un jour, le grand déclic aura lieu. »
Quoi dire de plus ? Ce fut un bon moment. Inoubliable. A refaire !…