Livre d’art Farid Benyaa

 10 Mars 2016
El Watan
« Algériennes, source du futur »
rédigé par Nacima Chabani

L’artiste-peintre et architecte Farid Benyaa a choisi la Journée internationale de la femme pour présenter, au sein de sa galerie, sa toute nouvelle collection de portraits ainsi que son beau livre d’art.

Farid Benyaa est un nom référence sur la scène artistique algérienne. Il est le propriétaire, depuis quelques années déjà, d’une galerie d’art à titre éponyme. Sa galerie, l’artiste l’a voulue contemporaine, avec comme condition : n’exposer que ses propres œuvres. Cette galerie se veut également une passerelle entre les différents arts, puisque des rencontres littéraires et poétiques s’y déroulent régulièrement. Un choix personnel qui renseigne sur l’exigence et la perfection de l’homme.
En témoigne cette nouvelle collection de tableaux, laissant par-là transparaître le goût marqué de l’artiste pour une esthétique qui puise son inspiration de la femme algérienne.

Intitulée « Algériennes, source du futur » qui est également, le titre de son beau livre- la collection en question comporte 25 tableaux aux moyennes et grandes dimensions. Si sa précédente collection « Vibration » a été entièrement réalisée en noir et blanc – correspondant aux années 2000 – l’artiste vient, cette fois-ci, avec une palette plus colorée. Il faut dire que la scénographie, réalisée par Farid Benyaa, permet de découvrir, pas à pas, les aspects les plus singuliers et les plus novateurs de la peinture contemporaine algérienne. Dès les premiers mètres franchis, nous sommes face à des tableaux fascinants et aux encadrements contemporains.  
En effet, tout va dans cette brillance des encadrements qui met en valeur le graphisme. Ce retour à l’embellie se traduit par ces imposants portraits d’Algériennes, revendiquant au quotidien, leur identité, s’inscrivant dans l’universalité.

En fait, cette exposition correspond au quatrième chapitre de son beau livre. L’ensemble des œuvres regorge de femmes aux postures et aux situations données. Qu’elles soient sereines ou soucieuses, ces femmes ont cette faculté de dégager une beauté irrésistible. Chaque tableau est accompagné d’un passage de texte littéraire ou poétique, faisant référence à des auteurs vivants ou disparus ayant marqué la culture algérienne. Parmi ces illustres noms, citons, entre autres, Assia Djebar, Amine Zaoui, Djamel Amrani et Jean Sénac.

Il était important pour Farid Benyaa de réconcilier tous les arts. Ainsi, l’écrit introduit l’œuvre et ouvre systématiquement le champ visuel. Dès lors, l’œuvre se met à parler, à dégager une belle émotion.
Dans le tableau intitulé « Taous », sont représentés le charme et l’élégance de la femme kabyle. Parée d’un diadème, pendillant au niveau de son œil, elle explose d’énergie et de vie avec un sourire plaisant. « Méditerranéenne » est le titre d’un autre tableau, célébrant la femme libre et rebelle à la fois. Il s’agit là d’une Méditerranéenne, souriante et vibrante à la fois, gorgée de soleil. Juste à côté de ce visage angélique, est suggérée la magie de la mer. Juste au-dessous de cette œuvre est placé un deuxième tableau blanc sur lequel est mentionné en bleu le terme «Méditerranéenne».
Farid Benyaa explique que cette disposition est voulue. « J’ai, dit-il avec philosophie, une double préoccupation. La préoccupation de l’œuvre ponctuelle et la préoccupation de la vision de globalité. Je veux dépasser l’œuvre ponctuelle pour aller vers l’installation de la galerie. Pour que la perception, en rentrant, dégage une émotion de globalité avant de rentrer dans le ponctuel de chacune des œuvres ». L’œuvre « Impulsion » traduit l’élan de la femme kabyle. Une femme qui revendique son identité, sa différence, sa personnalité, sa valeur et sa modernité.

« Mystère » est une autre femme à la splendeur saisissante. Son regard est presque indiscret, mais elle s’accorde cette audace.
Le voile  enveloppant sa chevelure se déverse sur ses épaules. L’ensemble de ses traits est esquissé à la technique du pointillé. Si les premières œuvres de la carrière de Benyaa étaient finies où tout était évident, avec cette présente exposition, le visiteur est dans la suggestion, invitant chacun à découvrir en fonction de son imagination.
Le triptyque : haïk, bleu et tifinagh met en dualité  trois femmes dans des postures et des regards différents. En somme, l’exposition de Farid Benyaa, qui se prolongera jusqu’au 30 avril prochain, permet d’explorer les relations fondamentales entre formes, couleurs, lignes et surfaces. L’habileté du peintre à capter la lumière diurne attire inexorablement le regard et l’admiration. Avis aux amateurs !

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