Le carré, rien que le carré…

28 Mai 2009
La nouvelle République
« Le carré, rien que le carré… »

De Kasimir Malevitch (Carré blanc sur fond blanc-1918) à Josef Albers (Hommage au carré, 1953), en passant par Ming Pei (Pyramide de verre du Louvre) ou le Corbusier (jette les bases du purisme, mouvement post-cubiste), pour ne citer que ces quelques noms, tous ont fait du carré lae noyau central de leurs créations. Benyaa rejoint, lui aussi, le cercle des adeptes du carré et, à travers une magnifique exposition, qui se tient jusqu’au 30 juin, lui rend le plus beau des hommages.

C’est la galerie Benyaa, sise au 4, rue de Picardie, à Bir Mourad Raïs, qui accueille les œuvres de l’artiste. Il faut préciser que, depuis son ouverture, il y a maintenant 9 ans, l’espace n’accueille que les œuvres de son propriétaire, pour, explique-t-il, se « concentrer uniquement sur ses créations ».

Un lieu dédié à l’art
Dès que l’on franchit la porte d’entrée de cette galerie, on est frappé par la décoration résolument moderne du lieu. Noir, blanc, bougies, statues kitch remises au goût du jour par l’artiste- créateur donnent à cet espace une grande sérénité, emmenée par Norah Jones dont la douce voix accompagne notre visite. Et bien évidement, des carrés, partout. Des murs au mobilier, en passant par les œuvres accrochées aux cimaises, Farid Benyaa en fait un véritable festival. Ce sont, en tout, une vingtaine d’œuvres, certaines réalisées à l’encre de Chine, d’autres, à l’huile ou à l’acrylique qui happent le regard des visiteurs. Et qu’ils soient profanes ou avertis, ils ne peuvent que tomber sous le charme du trait de cet artiste.

Une expo, deux visions
«Hommage au carré» comprend deux pôles, le premier, semi-figuratif, réunit des portraits s’inspirant de notre riche et vaste patrimoine, avec un élan tendant vers l’universalité.

L’artiste qui excelle dans ce genre d’exercice nous offre un éventail d’œuvres, toutes plus belles les unes que les autres. Qu’elles soient en bichromie ou en polychromies, elles se veulent criardes de réalisme. Un pur plaisir pour les yeux.
Le second pôle -abstrait- se veut, quelque part, cette parole donnée par l’artiste à l’inconscient, le sien. 

Des visages des femmes algériennes, aux ruelles pleines de vie de la Citadelle, en passant par les paysages féeriques du grand sud algérien, ou encore les scènes de la Fantasia, Farid Benyaa peint toujours avec la même finesse, la même délicatesse, la même inspiration et le même talent.

S’étant lancé comme défi d’épurer le lieu et son œuvre au maximum pour ne garder que l’essentiel, l’artiste aura réussi l’essentiel, à savoir offrir cette émotion que l’on ressent face à un chef d’œuvre.

Farid Benyaa
architecte et artiste peintre

Né en 1953 à Sidi-Aïch dans la wilaya de Béjaïa, Farid Benyaa a, de 1974 à 1979, suivi des études à l’Ecole polytechnique d’architecture et d’urbanisme d’Alger. De 1980 à 1983, il travaille à la restauration de la Casbah d’Alger avec une équipe de l’UNESCO. De 1984 à 1989, Farid Benyaa développe de nombreux projets d’architecture au B.E.R.E.P. (Bureau d’études et de restauration). De 1990 à ce jour, il dispose d’un atelier d’art à Aïn-Naâdja. Depuis l’ouverture de sa galerie, en novembre 2000, il organise régulièrement des expositions, de même qu’il donne à son espace une dynamique intellectuelle, en initiant des rencontres poétiques, littéraires, théâtrales et musicales.

L’exposition « Hommage au carré » de Farid Benyaa est visible jusqu’au 30 juin prochain.

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