L’architecture au service de l’art

Mars 2002
Le jeune Indépendant
« L’architecture au service de l’art »

«Humus originel», tel est l’intitulé d’une remarquable exposition que nous propose l’artiste Farid Benyaa jusqu’au mois de Mai prochain à partir d’une composition plastique originale, l’artiste met à la disposition des visiteurs pas moins de dix neuf œuvres d’art soigneusement présentées. Rencontre avec un peintre et visite d’une exposition qui échappe au conformisme des manifestations de peinture traditionnelles.
«Cette exposition je l’ai intitulé Humus Originel, c’est à dire en fait, je pars du principe que l’art est universel par définition et que l’attacher à son humus original et donc au patrimoine Algérien, c’est lui donner une dimension particulière …», affirme d’emblée Farid Benyaa, un passionné de l’art qui expose ses œuvres dans une galerie située à Bir Mourad Rais (Alger). Dans un décor qui associe les objets de la galerie aux tableaux, et à l’aide d’une lumière éclairante et d’une musique expressive, on aura à découvrir une expression artistique singulière.

Dans l’œuvre de Benyaa, l’art contemporain et l’art traditionnel se côtoient merveilleusement. L’artiste réussit ainsi ce mariage et offre aux visiteurs des formes picturales insolites.«Mon travail artistique est le fruit d’un croisement entre mon métier d’architecture et mon activité d’artiste». «Pour moi il y a toujours base communicante entre la peinture et l’architecture», tient à ajouter ce peintre qui avait eu à débuter le dessin dès son jeune age. Perfectionniste et d’un esprit novateur, Farid Benyaa structure son exposition autour de quatre principaux thèmes : les Touaregs, les peintures abstraites, les femmes et la musique.
«L’artiste s’intéresse toujours à son univers, et derrière chacune de ses œuvres il y a un thème …», nous confie l’artiste très attaché au patrimoine culturel Algérien. D’un simple regard nous découvrirons des visages historiques, des paysages et des portraits réalisés sur différents supports (bois, métal et autres).

Parmi ces portraits, celui d’amenokal, qui se présente comme une création remarquable, ce grand chef Targui mort en 1921 et qui s’appelait Moussa Gamasta, est immortalisé par l’œuvre que lui consacre l’artiste.
Les traditions populaires telle la danse Djedib, et les différentes musiques qui composent notre patrimoine sont aussi mises en valeur dans cette exposition. Comme technique, Farid Benyaa privilégie le graphisme à l’encre de chine, «un procédé qui permet d’accentuer et de personnaliser les formes».

L’Architecture, Mère de la peinture

Pour Farid Benyaa, l’architecture demeurera la mère de la peinture.
«Grâce à ma formation d’architecte j’ai amélioré mes compositions artistiques. La séparation entre l’architecture et la peinture n’existe plus», constate cet homme qui a fait partie des premières équipes de l’Unesco engagées sur le projet de la restauration de la Casbah d’Alger. «C’est avec pratiquement les même outils que je travaille pour l’architecture que j’exploite pour la peinture. Et d’ailleurs mes œuvres artistiques sont souvent des constructions architecturales » ajoute t-il pour étayer ses propos. Quand au temps et aux efforts déployés pour la réalisation de ses compositions, Farid Benyaa, l’un des rares artistes algériens à disposer de sa propre galerie d’art, est très clair : «C’est un travail de longue haleine et de réflexion».

En perspective, une exposition aussi originale animera le mois de juin prochain l’espace de cette galerie, à l’occasion de la journée mondiale de l’enfance.

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