La magie du carré

Décembre 2009
D-FULL Magazine
« La magie du carré »
 Article de A. Bouarou

Farid Benyaa est un plasticien, artiste à thème, qui nous a fait découvrir à travers ses œuvres le formidable croisement entre le figuratif et l’abstrait, en s’inspirant de la magie du carré ; cette forme géométrique symbole de la rationalité et figure d’une grande rigueur architectonique comme il aime à le répéter.

Cet architecte de métier est un ancien élève de l’école polytechnique et d’urbanisme d’Alger, que le dessin a amené à l’architecture pour y découvrir le rapido et l’encre de chine, qui est la base de communication entre l’art et l’architecture.

La notion du carré initié par le grand peintre russe Kasimir Malevitch qui avait fait la fameuse exposition 0,10 lors du manifeste du suprématisme en 1915 du carré noir sur fond blanc et qui a été un véritable bouleversement dans les arts visuels, ainsi que le graphiste américain d’origine allemande Joseph Alberts qui a joué sur les interférences sur le carré de façon à créer l’illusion de la profondeur, ont permis à Farid Benyaa de créer à partir de cette théorie, des œuvres aux proportions harmonieuses. Sa touche artistique a la particularité d’offrir une vision futuriste de l’art moderne. Nous retrouvons dans cette technique révolutionnaire, certaines œuvres conçues à la base de cette théorie telles que la création du modulor (grille par rapport aux différentes parties du corps humain) par le Corbusier sur la base de 3 carrés, le Parthénon d’Athènes qui a réalisé sur la forme initiale du carré, Notre Dame de Paris dont la façade a été réglée sur la base d’un carré et d’un cercle. Le musée islamique de Doha (Qatar) qui est une superposition de forme géométrique dont le carré demeure l’élément dominant et qui donne à cet édifice l’image d’un Islam résolument contemporain. Même dans la construction de la Casbah, le carré domine l’ensemble des structures ornementales.

A un degré moindre, la femme est au centre de l’œuvre de cet artiste peintre, une reconnaissance á la beauté, la sensualité et la délicatesse féminine représentée par les costumes, bijoux et traditions.

L’omniprésence de la femme dans ses œuvres, donne à ces dernières l’empreinte d’n travail savamment conçu. Ce qui vraiment navrant est que cet artiste ainsi que bien d’autres, Tous styles confondus, n’aient pas été conviés à la grande fête africaine, qu’est le festival panafricain. Reste à savoir à qui profite cette éviction, sachant l’apport important sur le plan continental qu’auraient pu amener ces artistes à notre pays.
La magie du carré conjuguée au doigté de notre artiste, offre un design d’une richesse artistique telle que l’œil ne pourra jamais assez contempler.

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