La femme dans tous ses états

Mars 2007
L’Expression
« La femme dans tous ses états »
Farid Benyaa expose à AIR FRANCE

Une exposition de peinture pour célébrer la Journée mondiale de la femme.

Fait nouveau: Air France accueille pour la première fois, dans son agence principale de l’immeuble Maurétania, une exposition de peinture pour célébrer la Journée mondiale de la femme. «Gardienne du temple» est le nom de l’exposition de l’artiste plasticien et architecte, Farid Benyaa qui, pour cette occasion, «exhibe» 23 tableaux se déclinant en portraits en hommage à la femme algérienne. Que ce soit en couleur ou en noir et blanc (encre de Chine), l’artiste emploie le style figuratif qui sous-tend vers le symbolisme qui permet de découvrir autre chose, d’autres signes.

En effet, la particularité de l’oeuvre de Benyaa est cette façon de rendre compte de ce qui nourrit, fait bouger ou agit sur la société.
Ainsi, à l’approche de l’oeuvre, l’on découvre, dissimulées, d’autres figurines qui sont l’essence même de la signification du tableau en lui donnant sens, densité et émotion.

Le portrait se veut être chargé de symboles traduisant des sous-lectures en rapport avec la condition de la femme en Algérie. Si l’image première est celle de la femme traditionnelle, telle qu’elle est représentée dans le carcan classique, ici, elle revêt un autre poids qui fait office de valeur sociale.

Farid Benyaa reconnaît, de prime abord, sa volonté de mettre en valeur la richesse culturelle et vestimentaire féminine de façon à la préserver telle que représentée dans notre patrimoine. «C’est ma mission», dit-il, mais n’hésite pas à dévoiler la femme quand il est nécessaire pour apporter analyse et message à son dessin…«Il y a une volonté de construction dans le sens de la mise en scène», explique-t-il. mais au-delà de cette mise en scène, n’est-ce pas le faux-semblant qui caractérise la société qui est un peu traduit en filigrane?

La beauté de la femme s’efface ainsi devant sa souffrance sous-jacente, née de son désir de s’épanouir, de briser les chaînes de la soumission, de cette révolte latente en vue de son émancipation.
C’est peut-être ce à quoi font référence ces tableaux de Farid Benyaa qui confie son envie de travailler sur les facteurs d’évolution de la société. «La femme, dit-il, en est l’exemple patent. La femme dans tous ses états…d’âme. Dans sa souffrance et sa joie». Aussi, la femme dans toute sa splendeur est représentée lors des préparatifs du mariage; le cavalier est sur sa monture au galop et elle, tout sourire, exprimant le vertige de son bonheur par le rythme endiablé du bendir au timbre particulier, la femme aussi altière et princesse du Hoggar avec Tin Hinan, la joueuse de Limzad ou encore espiègle lors de la fête de l’Ahlal, qui est la fête de l’amour courtois, où la passion et le désir s’expriment selon le code social. D’autres portraits évoquent l’enfance cadenassée, la polygamie et l’équilibre qui tend à l’instabilité dans un couple.

Né en 1953 à Sidi Aïch (Béjaïa), Farid Benaya compte à son actif plusieurs expositions ici et à l’étranger. Depuis 1990, il dispose d’un atelier d’architecture et, de 2000 à nos jours, ce plasticien tient une galerie d’art qui fait le bonheur des artistes-peintres.

L’exposition «Gardienne du temple» se tient jusqu’au 31 mars. A découvrir!

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