Graphisme épuré

28 Novembre 2012
Algérie News
« Graphisme épuré et sensuel »

Visible jusqu’au 31 décembre, l’exposition placée sous la thématique de la «vibration» se tient actuellement à «la galerie Benyaa» à l’occasion de ses douze années d’existence. Dans une technique mixte désormais connue de tous, qui privilégie l’encre de chine, l’artiste peintre n’a cessé de sublimer la femme algérienne.

Des toiles exclusivement en noir et blanc parsèment les murs de la galerie Benyaa. Quelques «grains de folies» comme il aime les appeler, se glissent subtilement dans les toiles de l’artiste, ou dans l’encadrement, conçu par ce dernier comme un prolongement de l’œuvre artistique. Il s’agit du rouge écarlate, qui crée un contrepoint, une note d’équilibre à cette atmosphère chromatique noire et blanche, et incarne aux yeux du plasticien une sorte de flamme éternelle, qui illumine l’exposition. «Si j’enlève ce rouge, mes toiles s’éteindront», indique Benyaa, qui confère à cet univers féminin, un côté «fougueux, provocateur et ardent». Trois qualificatifs qui semblent taillés sur mesure à la gent féminine. Dans ce même esprit, la poésie de la sultane du désert, baptisée «sultane d’amour», et de son vrai nom Dassine Oult-Yemma, est narrée dans une toile intitulée «Dassine». Son histoire d’amour nous est contée à travers les yeux éperdument amoureux d’une femme aux espoirs ineffables.

Dans la galerie Benyaa, l’appréciation d’une œuvre d’art n’est rendue possible que grâce à «un souci de globalité» que l’artiste affectionne, et s’attache à embellir. Les toiles baignent ainsi dans un espace cosy, et épuré qui privilégie le minimalisme : «Provoquer l’émotion avec peu.» Telle est la devise de Benyaa. Dans « Liaison », « Contraste » , « Muse » ou « Céleste»,  le regard des femmes est espiègle, ou taquin, mais souvent incisif.  Mais quelque soit l’expression arborée par ces muses, deux traits dominants s’imposent de manière constante aux yeux de l’artiste : « sérénité et pudeur ».

Des figures souvent aériennes, de chameaux, de Touareg, ou de mariés prennent forme sous l’impulsion du peintre, comme un chuchotement à demi-mots qui ne prennent sens que dans le regard et la sensibilité du spectateur. Ici, les vibrations résonnent de manière lointaine comme un souffle originel, une réverbération de l’état d’âme, et de cette dualité de l’être humain auquel seul l’artiste sait donner forme.  Elle s’esquisse comme un mouvement qui traverse la réflexion humaine poussée dans ses ultimes retranchements. Dans la tradition orientale le Ying et le Yang s’opposent mais se complètent harmonieusement, l’artiste algérien recrée dans ce même esprit ces deux entités fusionnelles et antagonistes à la fois.

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