L’élégance du mouvement

 Janvier 2016
Extrait du livre d’art « Algériennes, source du futur »
rédigé par Leila Hamoutene

Symbolisée, son image occupe les murs blancs de l’atelier. Chaque part d’elle-même habitant l’espace quadrangulaire qui la contient et l’ouvre au regard. Une et multipliée.

La rigueur du trait, l’élégance du mouvement, la précision des formes alliée à la sensualité de la courbe magnifient la richesse et la diversité du patrimoine culturel que Farid Benyaa a voulu inscrire dans chacune de ses œuvres.

Elle est femme, Algérienne jusque dans sa Khamaissa. Vêtue de son Karakou, elle chante son Azar au son de l’Imzad, Musique sur fond bleu qui rythme le Rituel du M’zab ou la Cérémonie à Bou Saada.

Sa féminité explose: elle est La féconde, femme mystère, tisseuse de vie, femme divine,
Femme universelle.

L’image fixe, réductrice par essence, est à la fois l’énigme et sa résolution. Sans oblitérer tout à fait le dessein de l’artiste, elle donne à voir l’inattendu que l’œil averti débusque derrière l’artifice, derrière le voile omniprésent, derrière la chevelure, le tatouage : de l’artiste une protection fraternelle qui vole en éclat devant l’agression, l’amour ou la révolte.

Au spectateur attentif de lire dans les yeux de ces femmes autre chose que de la soumission, il y verra, outre la pudeur de taire leur Incertitude et le silence devant les souffrances de l’Enfance cadenassée, la délicatesse de l’artiste, sa volonté de mettre en avant le regard intérieur, le rêve et le triomphe de la féminité.

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