Concilier art et architecture

Juin 2001
Le jeune Indépendant
« Concilier art et architecture »

Portant le nom de l’artiste peintre Farid Benyaa, la galerie d’art située à Bir Mourad Rais abrite les tableaux de ce dernier, propriétaire de l’espace artistique. Un lieu de rencontre qui se veut convivial et que compte ouvrir l’artiste pour les jeunes plasticiens.

Architecte de son état, Farid Benyaa n’a de cesse depuis sa prime enfance, de cultiver son violon d’Ingres, en l’occurrence l’art pictural.
Diplômé de l’EPAU, il travailla dans la restauration de la Casbah dans les années 1980. Son amour grandissait pour ce haut lieu ancestral qui lui permit de s’exprimer et d’immortaliser les dédales de cette citadelle séculaire à travers l’art plastique. Il aiguisa son talent en faisant sienne la technique mixte qui s’appuie sur le graphisme à l’encre de chine, le marqueur, l’aérosol et la peinture à l’eau concentrée qui donne des effets particuliers.

Chemin faisant l’artiste Benyaa s’attelle à concilier, en vases communiquant, art et architecture pour dire, témoigner et magnifier les racines d’une culture aussi profonde que féconde : venelles de l’antique Casbah, femmes de différentes régions que rehaussent les atours du terroir, le bivouac dans l’Atakor, cette immensité du Sud algérien féerique qui enlace l’homme bleu et son binôme dans leur environnement chargé de complicité, de sérénité, de sagesse …

Choisissant des supports métalliques ou en bois, la palette d’œuvres présentée par l’artiste dénote la sensibilité plastique dans les thèmes délivrent une puissance dans l’expression qu’amadoue l’aspect feutré des couleurs. Une production picturale marquée « de fiche signalétiques » telles les figurines qui semblent refuser l’évanescence, voire l’effacement d’une culture plurielle. Cela renseigne-t-il, quelque part aussi, sur le souci de parfaire l’image de l’architecture urbanistique appelée à être en symbiose avec l’environnement tout en se défaisant de l’aspect agressif.

Si Farid Benyaa s’investit dans le figuratif en conférant à ses réalisations une technique à l’aspect feutré, ses méninges ne le taquinent pas moins en l’invitant à s’exprimer à travers la variante de l’art abstrait où les lignes, les formes, et les couleurs vives illustrent le perpétuel mouvement de son monde intérieur et reflètent les volutes sonores de son moi.

Madjid Tchouban

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