Comme un souffle de survie…

Février 2008
Le soir d’Algérie
« Comme un souffle de survie… »
Rencontre avec l’auteur M’Hammed B. LARBI

Comme un souffle de survie, les rencontres à la galerie Farid Benyaa s’enchaînent, se prolongent… Dans un incessant retour à la vie culturelle et artistique, jeudi dernier, c’était au tour du dernier ouvrage de l’auteur M’hammed B. Larbi d’être passé en revue. Trois femmes et trois hommes se sont évertués à raconter le récit de « Le goût de la terre » paru aux éditions Dalimen.

Nadia Sebki, Djamel Mati, Farid Benyaa, Razika Adnani, Nassima Touisi, des romanciers, un artiste peintre et un professeur en philosophie ont conversé face à un public très nombreux. Ils ont livré leurs sentiments, leurs impressions et leur désir de confronter des mots à leur auteur. M’hammed B. Larbi était cet après-midi là au centre de toutes les attentions, de tous les intérêts livresques. Il s’est révélé libre d’expression, amoureux de la vie, … De la souffrance, il s’est dit attiré. Fougueux, il a donné libre court à sa verve, de ses veines jaillit la quintessence de son dernier ouvrage. Il a pleuré ! des larmes et de l’émotion palpable. Spontané, M’hammed Larbi a ému l’assistance. Il a quitté sa blouse de médecin, blanche, pour plonger les rêves en avant vers la vie et contre la cohorte. Du revers de la main, il a l’instant d’une rencontre peu ordinaire, balayé beaucoup de préjugés. Serein, il a raconté la mort. Avant et pendant. M’hammed Larbi était aux anges. Sa carrière littéraire ayant commencé sur le tard, aujourd’hui, c’est comme s’il se déshabillait d’une vie antérieure, d’une personne qui ne lui ressemblait pas vraiment. Accompli, il a franchi le cap, sauté le pas. « Nom de Dieu » s’est exclamé M’hammed B. Larbi : « Je veux rester jeune. »

A la galerie Farid Benyaa, la vie est belle. Belle parce que chacun peut se laisser aller, écouter le son d’une flûte qui accompagne l’effluve d’un verbe cru. Cru pour éviter le conventionnel. M. B. Larbi s’est affranchi des sensibilités. A fleur de peau, il a conduit son public vers le sillon de l’exil solitaire. A reculons, il les a amenés vers la cohérence de propos schizophrènes. Et ils ont adhéré sans préavis. Ses complices littéraires ont joué le jeu. Excellente prestation. Très au fait, les lectures de chapitres du « goût de la terre » ont laissé s’échapper des extraits bouleversants de la vie d’un homme qui s’est partagé en trois personnages. Trois voies qui s’entrecroisent, s’entrechoquent sur le chemin de la vie. Au bout du compte, quelle que soit la dimension temporelle, s’achèveront un jour à la hâte ou lentement les battements d’un cœur rempli d’une histoire unique stoppée d’un coup. Instant magique où la vie cède la place à une inconnue. Instant précieux comparable à celui de la naissance. Incontrôlable, sans aucun pouvoir, l’humanité assiste bouleversée aussi bien par l’entame que par la fin d’un être. Une belle histoire !

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