Quand l’art se conjugue au féminin pluriel

Janvier 2014
L’INSTANT Magazine- Edition Janvier
« Quand l’art se conjugue au féminin pluriel ! »
Écrit par Manel SER

« Imprègnerez-vous de l’univers artistique de Farid Benyaa
dont l’art manifeste une ode dédiée à la femme algérienne
dans toute sa splendeur » 

Trente-six métiers, trente-six passions. Architecte, designer, artiste peintre, plasticien, décorateur, créateur de mobilier… Mais, pardi ! Où Farid BENYAA puise-t-il son énergie ? Lorsqu’on lui pose la question, il répond benoitement :
«  Je suis un grand bosseur ! À tel point que j’en oublie parfois de me sustenter. C’est la passion qui me guide. Picasso disait : « quand je travaille, j’ai l’impression de m’amuser ». Et moi, je suis exactement dans le même état d’esprit que lui ! »

Son violon d’Ingres, ‘’la femme algérienne’’. Farid BENYAA l’a portée au pinacle en lui consacrant une riche collection, haute en couleurs. Dans sa galerie d’art située aux sources à Birmandreis, l’on peut aisément admirer les portraits de ces ‘’b’net leblad’’. La Chaouia, la Tlemcenienne, l’Aurassienne, la Targuie jouant de l’imzad, la Kabyle… Ces femmes lumineuses sont toutes parées de leurs plus beaux atours.  Costumes traditionnels, bijoux, coiffures… Elles racontent l’histoire de chaque région de notre pays. 

« Je fais découvrir des légendes de l’Algérie à travers mes œuvres féminines. Il y a effectivement plusieurs lectures à faire. La plus intéressante, c’est peut-être ce qui se cache derrière le tableau. » Relate-t-il.

Privilégiant le travail à l’encre de chine, l’artiste plasticien explore ainsi d’autres thématiques.  La Casbah d’Alger, la musique, la fête (fantasia), les paysages d’Algérie, le grand sud, les monuments historiques, l’art contemporain… « Mon travail évolue avec ma vie intérieure. J’aime me lancer sans cesse de nouveaux défis. L’une de mes avidités artistiques est de concilier le patrimoine algérien avec l’universalité. » 

Farid a suivi avec succès, des études d’architecture à l’Ecole Polytechnique d’Architecture et d’Urbanisme d’Alger (EPAU) de 1974 à 1979. Son diplôme en poche, il s’attelle à la restauration de la Casbah d’Alger avec une équipe de spécialistes de l’Unesco. « 

Je mesurais enfin la chance que j’avais de côtoyer ce creuset d’architectes, urbanistes et de sociologues, venus de multiples horizons. J’ai beaucoup appris à leur contact. » Confie-t-il. Puis, en 1984, il intègre un bureau d’études et de restauration, où il exerce comme architecte pendant quatre ans.

Début 1990, un nouvel avenir se profile pour l’artiste. Il étrenne son propre atelier d’architecture à Ain Naâdja. Et, chemin faisant, Farid BENYAA réalise que son cœur balance davantage pour l’art plastique.  « En Novembre 2000, j’ai ouvert ma galerie d’art. Un métier très prenant. En fait, créer cet espace et m’engager dans une telle aventure, c’est une énorme responsabilité. Il me paraissait impossible de concilier l’architecture et l’art plastique, sans verser dans le ‘’bricolage’’. J’ai donc sagement mis mon métier d’architecte entre parenthèse. Aujourd’hui, ma galerie d’art est ouverte aux artistes de tout bord.  Écrivains, poètes, comédiens…  C’est une façon d’établir une sorte de passerelle entre eux et le public. Aussi, j’organise régulièrement des rencontres conviviales pour débattre, dans une ambiance bon enfant, de divers sujets de société. »
Dans sa galerie baptisée de son nom, tout est disposé avec goût et harmonie. « Je suis très soucieux de la perception de la globalité. Je crée ainsi des effluves, des connections entre l’éclairage, la musique, mon propres mobilier et sa disposition… » Nous révèle-t-il.

Par ailleurs, Farid BENYAA a participé à de nombreuses expositions en Algérie  et à l’étranger. Paris, Marseille, Genève, Ankara…
Pour se donner la pêche, l’artiste ne ménage aucun effort. Cours de salsa, footing, méditation, gym…  « Quel que soit l’heure ou l’endroit où je me trouve, je fais une demi-heure de gym avant de me coucher.  La musique est également mon autre dada.  « Soul, reggae, funk… toutes les musiques me font vibrer. Il m’arrive d’écouter en boucle, Bob Marley, Barry White, Brassens… sans interruption. Dans le temps, à la maison, nous dansions beaucoup avec mes sœurs. Et en prévision des surprises parties, je m’entrainais en me déhanchant avec une chaise ! » (Rires). « Je me devais d’être un parfait cavalier pour mettre toutes les chances de séduction de mon côté. »

Passionné et enthousiaste à souhait, cet homme-orchestre, amoureux de la vie, travaille actuellement sur un nouveau projet artistique dont il préfère encore garder le secret. « Je peux juste vous dire que ça concerne la femme ! »  Décidément, pour Farid BENYAA, la gent féminine demeure une source intarissable !

Galerie d’Art : 04, rue de Picardie, Les Castors, Bir-Mourad-Rais Alger.

Manel SERI

Retour à liste des articles de presse

Menu