Sur les traces de l’ Algérienne

Mars 2007
Info Soir
Farid Benyaa
« Sur les traces de l’ Algérienne »

PeintureUne exposition, regroupant une vingtaine de tableaux de l’artiste peintre Farid Benyaâ, se tient à Alger, sous le titre «Gardienne du temple».
Air France célèbre la Journée internationale de la femme en prêtant son espace à Farid Benyaâ, un artiste peintre, pour exposer ses tableaux qui, tous, s’articulent autour du personnage de la femme.

«C’est une première», a déclaré Wassila Boubekeur, responsable à Air France, ajoutant que «cette exposition qui se poursuit jusqu’au 31 mars, inaugure un cycle d’exposition que nous comptons à l’avenir organiser en vue de promouvoir la culture algérienne, notamment nos artistes.»

D’ailleurs, cette expérience semble se confirmer (et porter ses fruits) puisque, selon la même source, les gens venant faire leur réservation sont attirés par les tableaux, et ce dès le premier jour de l’exposition, et s’y sont attardés, affichant de ce fait un intérêt au travail, à l’art de l’artiste.
Ainsi, une vingtaine de tableaux y sont exposés. Tous mettent en scène la femme, revêtue notamment d’habits traditionnels.

S’exprimant sur ses peintures, l’artiste déclare : «J’ai essayé de traduire la femme algérienne qui est, pour moi, un prétexte pour véhiculer la mémoire, l’esthétique, les symboles ainsi que pour parler du quotidien de la société, nos us et coutumes.» Et d’ajouter : «Je suis parti du style figuratif à l’expression abstraite où derrière chaque élément composé se dissimule une charge symbolique.»
D’une peinture à l’autre, pour certaine en couleurs, et pour d’autres en noir et blanc, mais toutes réalisées à l’encre de Chine, l’artiste s’emploie à mettre en avant du tableau la femme. A première vue, il est question de représenter la femme algérienne, tantôt à travers le patrimoine (costume traditionnel), tantôt par l’entremise de son corps qui, mis à nu, évolue en toute liberté, transgressant le tabou social ou l’interdit religieux.

Mais si l’on approche du tableau et l’on observe attentivement, on remarque d’emblée que sur le modèle viennent se construire d’autres scènes, petits personnages ou motifs divers, à savoir aouchem (tatouage), souvent donc inspirés de notre culture populaire et de notre patrimoine ancestral. Il y reproduit, en le recréant selon une sensibilité contemporaine, voire personnelle, le graphisme qu’ouvraient nos artisans sur le tapis, la poterie ou encore sur la dinanderie.

«Ma peinture se veut une composition complexe dans la mise en scène de mes personnages», a expliqué l’artiste. Et de poursuivre : «Sur chaque composition qui apparaît dès le premier regard simple et uniforme se greffe et s’organise un autre décor en plus petit.»

Au premier plan, on a une représentation figurative de la femme, tandis qu’au second plan, on a une expression symbolique qui se traduit par le biais des dessins à motifs ou par des figurines miniaturisées.
Dans Musique sur fond bleu, et à titre d’exemple, le regard peut voir, en premier plan, une femme en habit traditionnel typiquement algérois, tenant un coquillage, et en arrière plan, apparaissent la mer, Alger.

Mais en s’approchant de plus près de ce personnage, et en l’examinant avec minutie, le regard peut, à sa surprise, se saisir de petites compositions, réparties çà et là sur l’ensemble du modèle, représentant chacune un personnage (féminin), maniant un instrument de musique. «Ce tableau se veut un hommage aux femmes artistes», a déclaré l’artiste.

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